Info Soleil L’excellence pour un développement durable en Afrique

Ayité Sénah Akoda Ajavon (Directeur du Centre d’Excellence Régional de la Maitrise de l’Electricité (CERME) de l’université de Lomé au Togo) Copyright: UFT

Pour l’atteinte des indicateurs de développement durable, la Banque Mondiale accorde des emprunts aux Etats pour la création des centres d’excellences dans les universités d’Afrique. Sur les 50 centres d’excellence aujourd’hui en Afrique, le Togo en a bénéficié de trois centres. Ayité Sénah Akoda Ajavon, Ingénieur électro énergéticien, Professeur titulaire en énergies-électricité, Directeur du Centre d’Excellence Régional de la Maitrise de l’Electricité (CERME) de l’université de Lomé au Togo, explique ce qu’est un centre d’excellence, ses forces et ses faiblesses et surtout son implication dans l’intégration des énergies renouvelables au mix énergétique.

Que-ce qu’un centre d’excellence?

M. Ajavon: C’est un centre de formation professionnelle et de recherche. Il est financé par la Banque mondiale, pour la création des incubateurs de l’excellence pour un développement durable dans tous les secteurs en Afrique. On dénombre une cinquantaine aujourd’hui dans toute l’Afrique.

Chaque centre a-t-il une particularité ?

M. Ajavon: Chaque centre d’excellence est unique en son genre avec un cahier de charge propre. Les centres d’excellence n’ont pas les mêmes objectifs. Ils appartiennent cependant aux pays qui ont soumis le projet à la Banque mondiale. Les seules choses qu’ils ont en commun, c’est qu’ils sont tous logés dans les Universités publiques sous le patronage des présidents de ces Universités ; tous sont tenus par une obligation rigoureuse de résultats (Impacter le développement) et sont tous appelés des centres d’excellence d’Afrique.

Le Togo en a combien ?

M. Ajavon: Avant la création du Centre d’Excellence Régional pour la Maitrise de l’Electricité (CERME) dont je suis actuellement le Directeur, le Togo avait deux autres centres d’excellences à savoir : Le Centre d’Excellence Régional pour les Sciences Aviaires (CERSA) et le Centre d’Excellence Régional sur les Villes Durables en Afrique (CERVIDA) tous logés à l’Université de Lomé.

Que fait le CERME ?

M. Ajavon: Le CERME est à l’entame, un projet conçu et soumis en octobre 2019 à la Banque Mondiale par un groupe d’enseignants du département de génie électrique de l’Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs (ENSI) et du département de physique plus précisément le Laboratoire sur l’Energie Solaire (LES) de l’Université de Lomé. Accepté par la Banque Mondiale, le CERME a démarré officiellement en janvier 2020 et arrivera à son terme en 2024.

C’est un projet de 5 ans dont le renouvellement est lié aux résultats, à l’atteinte des impacts au développement retenus par la Banque Mondiale. Il est logé à l’Université de Lomé et a pour membres les enseignants des deux départements cités précédemment.

L’objectif du CERME est de promouvoir l’excellence dans l’enseignement supérieur et la formation professionnelle ; dans la recherche scientifique et le développement et dans la gouvernance de l’électricité. Le cahier de charge du CERME lui recommande d’encadrer ou accompagner 80% de togolais et 20% du reste du continent pour le master ou la thèse. La gente féminine occupe une place prépondérante. Le CERME doit pouvoir travailler sur tous les aspects pour assurer sa pérennité avec des indicateurs de performance au vert. Il doit aussi garantir la maitrise efficace de l’électricité, gage d’une transition sans faille vers les énergies renouvelables.

Qu’a-t-il aujourd’hui à son actif ?

M. Ajavon: Le CERME s’occupe des étudiants en parcours master ; thèse et des artisans des entreprises de ville. Le centre a aujourd’hui à son actif 167 artisans de tous niveaux formés en conception et installation des systèmes solaires autonomes; encadré et accompagné 40 doctorants et 102 masters en maitrise de l’électricité conventionnelle et renouvelable et publié 10 articles. D’autres formations sont en vue.

Quels sont les difficultés que rencontre le CERME ?

M. Ajavon: Le CERME, comme toutes les autres organisations, a ses difficultés. Le revenu, étant l’une des preuves principales retenues par la Banque Mondiale pour déterminer la vivacité du CERME, constitue un frein car il n’est pas toujours aisé de convaincre les donateurs à financer les activités Universitaires. Cependant, le CERME en a besoin pour se procurer des équipements adéquats de formation.

L’absence du personnel dédié uniquement au CERME constitue aussi un frein dans l’élan de sa performance et surtout de son avenir.  Nous espérons que les bonnes volontés vont se manifester pour l’excellence en Afrique.

Je ne finirai pas cet entretien sans dire un merci à Urbis Foundation pour son soutien à la formation solaire à l’Université de Lomé plus précisément au LES-UL.

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