Info Soleil Actualités de la centrale de Blitta
Un des projets phares du gouvernement est la centrale solaire de 50 MWc de Blitta dont l’achèvement des travaux était prévu pour fin octobre 2020. L’Info Soleil a déjà rapporté sur ce projet à plusieurs reprises – le dernier article date du 18 février 2020. Cependant, le calendrier de la mise en service de cette centrale a pris un grand retard. Pour comprendre les raisons de ce retard, Mme Sitou Laettia Kloutse, ingénieuse génie électrique à AT2ER nous explique à travers une interview ci-dessous.
Peut-on savoir les raisons de ce retard des travaux ? Y a-t-il un plan d'action concret pour l'avenir ?
Kloutse : Effectivement des retards sont constatés au niveau de la réalisation du projet. Ces retards sont principalement dus à la survenance de la pandémie mondiale du COVID-19 qui avait déjà commencé depuis la fin de l’année 2019 dans certains pays où l’entreprise en charge AMEA avait lancé des commandes. Les mesures de restrictions et les fermetures de frontières ont fait que les chaines d’approvisionnement ont été bloquées entrainant un retard dans la fabrication des équipements et leur convoiement vers le Togo, comme c’était initialement prévu par le calendrier. Les travaux d’installation des modules ont commencé sur le site. Suite à la pandémie et à ses impacts sur le projet, il a été décidé qu’une mise en service globale des 50 MW soit effectuée au lieu des deux phases de 30 MW et 20 MW. A ce jour, nous sommes à 36 MWc installés.
Est-il possible d’installer 30 MWc à un autre endroit et l’injecter au réseau public si la ligne de Blitta s’avérait incapable de supporter les 50 MWc ?
Kloutse: Ce qu’il faut d’abord comprendre est qu’il y existe différents types de réseaux ayant des niveaux de tension différents en fonction de l’emploi de l’énergie. Des études d’absorption du réseau ont été effectuées avant même la conception du projet. Il est ressorti de ces études que le réseau de transport existant peut supporter jusqu’à 100 MWc de production provenant de centrales solaires.
Dans le cadre du projet, il est prévu qu’une partie de l’énergie soit envoyée sur le réseau de transport 161 kV de la CEB et la seconde partie sera envoyée sur le réseau moyenne tension 33 kV de la CEET pour la distribution locale.
Confirmez-vous que le réseau public est assez puissant pour supporter les 50 MWc prévus ?
Kloutse : Le réseau de transport 161 kV peut supporter toute la puissance de la centrale et même le double.
La possibilité de morcèlement de la puissance totale de la centrale solaire afin de les installer dans des endroits différents n’est-il pas envisageable ?
Kloutse : Pour ce projet, il n’est pas nécessaire de faire un morcèlement puisque toute la puissance peut être transiter sur le réseau de transport 161 kV. En plus, dans le cas de morcèlement, les coûts y afférent sont beaucoup plus élevés que s’il ne s’agissait que d’un site.
Peut-on savoir le rôle du fonds d’Abu Dhabi pour le développement et de la BOAD dans la mise en œuvre de la centrale solaire ?
Kloutse : Le fonds d’Abu Dhabi pour le développement et la BOAD sont les deux bailleurs de fonds qui financent la première phase de 30 MWc du projet avec le développeur privé AMEA Togo Solar.